Livre DOSTOÏEVSKI - Œuvres Romanesques 1875 – 1880
08 déc. 2024Livre: DOSTOÏEVSKI - Œuvres Romanesques 1875 – 1880
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L’Adolescent (janvier 1875)
Exploration des défis de l’adolescence, du conflit générationnel et de la recherche d’identité dans une société en mutation.
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Le Garçon à la menotte (janvier 1876)
Une réflexion poignante sur l’enfance, la perte et le symbolisme de l’innocence.
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Le Moujik Mareï (février 1876)
Un récit autobiographique teinté de nostalgie et d’humanité sur le souvenir d’un paysan bienveillant.
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La Centenaire (mars 1876)
Un conte empreint de mysticisme, abordant le passage du temps et la mémoire collective.
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La Douce (mars 1876)
Une nouvelle tragique sur le suicide et l’amour, entre domination et incompréhension.
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Le Rêve d’un homme ridicule (avril 1877)
Un conte philosophique sur la rédemption et le sens de la vie.
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Le Triton (octobre 1878)
Une courte fable satirique mettant en lumière les tensions sociales et les illusions humaines.
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Les Frères Karamazov (2 décembre 1878 – printemps 1880)
Une fresque magistrale explorant la foi, la culpabilité, la famille et les dilemmes moraux universels.
Pages: 1855
Langue Française: Traduction du Russe, avant-propos et Notes d’André Markowicz
Publications URLs:
- ACTES SUD
- Librairie Decitre
Prix: - $30 en Dollars US, (€31.73 en Euro)
Date d’achat: Samedi 16 décembre 2023
1. Circonstance de la lecture
Il y a bientôt un an (décembre 2023), j’ai acheté les collections des romans de ce grand écrivain russe, Fiodor Dostoïevski. Le 1er janvier 2024, j’ai inscrit dans ma liste de résolutions l’objectif de lire ce livre, qui contient « Les Frères Karamazov », avant de passer à d’autres ouvrages. Comme nous le faisons chaque année dans ma famille, à la fin de l’année, nous comparons ce que nous avons accompli par rapport aux promesses faites à nous-mêmes, afin d’évaluer les objectifs atteints.
Pendant mes vacances d’été de cette année, il m’a été impossible de voyager avec ce livre – DOSTOÏEVSKI – Œuvres Romanesques 1875 – 1880 – en raison de son poids et de la fragilité de ses feuillets. À mon avis, on ne peut pas emporter un tel livre, au format similaire à celui d’un dictionnaire, dans les allées des aéroports, les inspections des services de sécurité ou les halls des hôtels. Ce livre est fait pour être lu dans une chambre à coucher ou un salon. C’est pourquoi il est préférable d’acheter les publications individuelles des livres de cet auteur.
...Les deux écrivains avaient toujours refusé de se rencontrer. Pourtant, ils produiront des chefs-d’œuvre de la littérature russe pendant la dernière période du XIXe siècle.
2. Traductions
Vous trouverez plusieurs traductions françaises des œuvres de cet éminent écrivain russe. Selon l’analyse faite par Les Univers du Livre, il existe deux écoles de traduction opposées des œuvres de Dostoïevski. Les deux traducteurs les plus renommés sont André Markowicz et Pierre Pascal:
- André Markowicz appartient à l’école allemande, qui traduit les œuvres en respectant à la fois la langue et la culture du pays d’origine (la Russie), sans tenter d’améliorer le style de l’auteur.
- Pierre Pascal représente l’école française, où l’on cherche à « véritablement adapter le texte dans une autre langue en s’approchant de la culture de la langue de traduction », en l’occurrence la culture française.
J’ai acheté la version traduite par André Markowicz parce qu’elle m’a été recommandée par mon ami Boubacar Diallo, un spécialiste des œuvres de Fiodor Dostoïevski.
Il est vrai qu’à certains moments de sa vie, Fiodor Dostoïevski a été moins reconnu et apprécié que son contemporain Léon Tolstoï. Cependant, cette situation a évolué au fil du temps. Tolstoï était souvent perçu comme le géant littéraire russe de son époque, en partie en raison de l’ampleur et de la portée de ses œuvres comme « Guerre et Paix » et « Anna Karénine ». Dostoïevski, quant à lui, était souvent vu comme un écrivain plus intense et introspectif, explorant les profondeurs de l’âme humaine.
De leur vivant, les deux écrivains avaient nourri une rivalité, comme le raconte André Markowicz à travers une anecdote:
« À la suite du refus mystérieux de son éditeur habituel, le très réactionnaire Katkov, rédacteur du Courrier Russe, de publier son roman L’Adolescent, Dostoïevski le publia dans Les Annales de la Patrie, une revue libérale dirigée par Nikolaï Nekrassov. En décembre 1874, alors qu’il achevait la rédaction de la première partie de L’Adolescent, Dostoïevski apprit la raison pour laquelle Katkov avait refusé de publier son roman. Katkov avait préféré publier Anna Karénine de Tolstoï. Pire, Katkov avait payé Tolstoï cinq roubles par vingt-cinq feuillets, soit exactement le double du paiement proposé à Dostoïevski. »
Lorsqu’il se comparait à son proéminent rival, Dostoïevski avait une vision distincte de sa propre œuvre par rapport à celle de Tolstoï :
« Il considérait que Tolstoï, avec ses vastes fresques historiques comme Guerre et Paix, était davantage un historien, tandis que lui-même se voyait comme un explorateur des profondeurs de l’âme humaine et des dilemmes moraux et philosophiques, » et d’ailleurs il ne cita Tolstoï qu’une seule fois dans cette œuvre.
André Markowicz note également que:
« Cela en dit long, car les deux écrivains avaient toujours refusé de se rencontrer. Pourtant, ils produiront des chefs-d’œuvre de la littérature russe pendant la dernière période du XIXe siècle. »
3. Biographie et Sommaire
Fiodor Dostoïevski est un écrivain russe né le 11 novembre 1821 à Moscou. Il est considéré comme l’un des plus grands romanciers de la littérature mondiale. Voici quelques points clés de sa vie, que je résume avec ses œuvres et mes propres analyses, en espérant ne pas décevoir les spécialistes de la littérature russe en général et de celle de Dostoïevski en particulier.
Enfance et jeunesse
Dostoïevski est né dans une famille de la classe moyenne. Son père, médecin, et sa mère, issue d’une famille de la vieille noblesse russe, ont fortement influencé son éducation. Orphelin de mère à 15 ans, il fut éduqué par son père, connu pour son caractère alcoolique et abusif. Ce dernier acquit deux villages, dont Tchermochnia, que l’on retrouve comme propriété privée dans son roman « Les Frères Karamazov ». En 1839, son père fut assassiné, un événement qui marquera profondément ses écrits, notamment « Le Garçon à la menotte et Les Frères Karamazov. »
Éducation et carrière militaire
Après la mort de son père, Dostoïevski fut envoyé à l’École supérieure des ingénieurs militaires de Saint-Pétersbourg. Bien qu’il obtînt son diplôme et travailla brièvement comme ingénieur militaire, sa passion pour l’écriture l’amena à publier son premier roman, Les Pauvres Gens (1846), qui connut un succès immédiat. D’ailleurs, on remarque souvent des personnages militaires et des officiers dans ses livres.
Arrestation et exil en Sibérie
En 1849, il fut arrêté pour avoir participé au Cercle Petrachevski, un groupe d’intellectuels progressistes discutant d’idées révolutionnaires. Condamné à mort, Dostoïevski échappa de justesse à l’exécution lorsque sa peine fut commuée en déportation en Sibérie. Il y passa quatre ans dans un camp de travail, suivis de six années de service militaire dans un régiment disciplinaire. Cette expérience influencera profondément ses œuvres « Les frères Karamazov. »
Retour et carrière littéraire
À son retour de Sibérie en 1854, Dostoïevski reprit sa carrière littéraire et publia plusieurs œuvres majeures qui deviendront des classiques de la littérature russe et mondiale, notamment:
- Crime et Châtiment (1866)
- L’Idiot (1868)
- Les Démons (1871)
- Les Frères Karamazov (1880).
Dostoïevski fût confronté à des crises d’épilepsie et à une addiction au jeu.
4. Vie personnelle
Dostoïevski épousa Maria Dmitrievna Issaeva en 1857, mais leur union fut marquée par des difficultés financières et des problèmes de santé. C’est pendant ce mariage qu’il s’installa en France, Venise et autre pays de l’occident. Après la mort de Maria en 1864, il se remaria avec Anna Grigoryevna Snitkina, une sténographe, en 1867. Leur mariage fut plus heureux, bien que Dostoïevski fût confronté à des crises d’épilepsie et à une addiction au jeu. Ces aspects de sa vie inspirèrent plusieurs de ses personnages, comme Smerdiakov et Ivan Fiodorovitch dans Les Frères Karamazov et Versilov dans « l’Adolescent ».
L’amour : Tous les romans cités ci-dessus, ont d’une manière ou une autre touchée à l’amour. L’amour de soi, l’amour filial, l’amour conjugal (La Douce), et l’amour de la religion « Les frères Karamazov ».
Mort et héritage : Fiodor Dostoïevski est décédé le 9 février 1881 à Saint-Pétersbourg. Aujourd’hui, il est considéré comme un pionnier de la littérature existentielle et un maître de l’analyse psychologique, ayant influencé de nombreux écrivains et philosophes du XXe siècle.
J’aime l’humanité mais pas l’homme
5. Thèmes des sujets contenus dans les romans DOSTOÏEVSKI – Œuvres Romanesques 1875 – 1880
La quête d’identité et l’émancipation
Les personnages, notamment dans « L’Adolescent », sont en quête de sens et d’autonomie. Arkadi Dolgorouki lutte pour se détacher de l’ombre de son père et se forger sa propre identité.
Cette quête se retrouve également dans les récits introspectifs comme « Le Rêve d’un homme ridicule, » où le protagoniste redéfinit son existence après une révélation transformante.
Les dynamiques familiales et la souffrance relationnelle
La famille est un lieu de conflits, de tensions et de drames, comme dans Les Frères Karamazov, où les relations dysfonctionnelles entre père et fils révèlent des tensions morales, spirituelles et matérielles.
Dans La Douce, le mariage devient le théâtre d’une oppression silencieuse, où l’absence de communication et le pouvoir destructeur du mari conduisent au suicide.
La foi, le doute et la spiritualité
Dostoïevski explore les tensions entre foi et scepticisme à travers des figures comme Ivan et Aliocha Karamazov, opposant le doute philosophique à la ferveur religieuse. Il explore aussi la psychologie humaine, la philosophie.
Dans Le Rêve d’un homme ridicule, l’idée d’une utopie spirituelle révèle l’importance de la rédemption personnelle pour transformer le monde. Il écrit « J’aime humanité mais pas l’homme »
Le starets Zossima (Les Frères Karamazov) incarne la foi chrétienne orthodoxe et prône la réconciliation par l’amour et la souffrance.
Du naturalisme sentimental à l’existentialisme
Au début de sa carrière, il s’était préoccupé le naturalisme sentimental. Cependant à son retour du bagne de la Sibérie, il a émis des pensées originales sur l’existentialisme. Il a introduit énormément des thèmes religieux qui ont trait à l’homme, à la découverte de soi-même, la force de la foi avec les hommes et enfin envers Dieu – par exemple le doute qu’il émet dans une Russie sans Dieu (Les frères Karamazov).
La culpabilité, la rédemption et le pardon
Que la culpabilité soit personnelle ou collective, ce thème est omniprésent dans les Romans de Dostoïevski. Dans « Les Frères Karamazov », les personnages se débattent avec leurs responsabilités, réelles ou imaginées, dans des drames familiaux.
La rédemption par la souffrance est une constante, visible dans « La Douce » où le mari, après la mort de son épouse, entreprend une douloureuse introspection.
Le libre arbitre et les dilemmes moraux
Dostoïevski interroge le libre arbitre dans « Les Frères Karamazov », notamment à travers le chapitre Le Grand Inquisiteur, qui s’interroge sur la capacité humaine à choisir entre le bien et le mal.
Dans L’Adolescent, Arkadi est confronté à des choix déterminants pour son avenir, tiraillé entre ambition personnelle et quête de valeurs morales.
La souffrance des êtres vulnérables
La vulnérabilité humaine est au cœur de récits comme « Le Garçon à la menotte », qui met en lumière l’indifférence sociale envers les opprimés.
Le Moujik Mareï illustre, à travers la compassion du paysan, l’idée que la bonté peut exister même dans les conditions les plus injustes.
Les inégalités sociales et la critique de la société russe
Les œuvres de cette période dénoncent les fractures sociales dans une Russie post-servage, comme dans L’Adolescent, où les tensions entre classes sont palpables. Dostoïevski aime le peuple russe avec passion et exprime sa commisération envers les pauvres exploités par des propriétaires terriens véreux.
Les personnages marginaux, tels que le triton dans Le Triton, symbolisent le rejet des individus par une société arrogante et cruelle.
La domination et les rapports de pouvoir
Les rapports de pouvoir, notamment dans les relations conjugales, sont explorés dans La Douce, où le mari exerce un contrôle destructeur sur sa femme.
Dans Les Frères Karamazov, la domination patriarcale de Fiodor Pavlovitch sur ses fils reflète des déséquilibres de pouvoir au sein de la famille et la révolte d’un de ses enfants. Il continue sa description de la jalousie entre les femmes aussi comme ce fut le cas de Katérina et Grouchenka.
La mort et le suicide
La mort, qu’elle soit choisie ou subie, est un thème récurrent (l’Adolescent, le Garçon à la menotte, et Les frères Karamazov). Dans La Douce, le suicide illustre la désespérance face à une vie oppressante.
Le Rêve d’un homme ridicule aborde la mort comme un point de départ vers une transformation spirituelle et une compréhension renouvelée de la vie.
Un autre sujet récurrent est le suicide qu’il ne cesse d’aborder - le suicide de Smerdiakov dans « les Frères Karamazov » qui laisse des questions ambiguës sur la sentence judiciaire.
L’utopie et la corruption de l’innocence
L’idée d’un monde idéal, libre de corruption, apparaît dans « Le Rêve d’un homme ridicule ». Cependant, Dostoïevski montre comment l’égoïsme et l’arrogance humaine détruisent cette innocence.
« Dans Les Frères Karamazov », les idéaux de justice et de vérité sont mis à l’épreuve par les actions des personnages, souvent motivées par leurs propres intérêts.
L’amour sous toutes ses formes
L’amour filial et spirituel est central dans Les Frères Karamazov, où Aliocha représente un amour pur et désintéressé.
Dans « La Douce », l’amour conjugal se transforme en une relation de domination et d’incompréhension, révélant ses dangers lorsqu’il est déformé par l’ego. Dans le Rêve d’un homme ridicule l’homme se retrouve au bord de l’abîme pensant au pire, mais il se rend compte de la botte de la vie et des moments de joies.
Pérennité de son œuvre
Dostoïevski est aujourd’hui reconnu comme un écrivain intemporel dont les œuvres explorent des questions universelles. Sa capacité à capturer les contradictions de la nature humaine, à poser des questions fondamentales sur le bien et le mal, et à représenter des conflits intérieurs avec une profondeur inégalée continue d’inspirer et de fasciner des générations de lecteurs, d’écrivains et de penseurs.
Dostoïevski explore les aspects fondamentaux de l’expérience humaine : les luttes intérieures, les relations sociales, les questions spirituelles et les dilemmes moraux.
6. Conclusion
Les thèmes des romans de ces Œuvres Romanesques 1875 – 1880 explorent des aspects fondamentaux de l’expérience humaine: les luttes intérieures, les relations sociales, les questions spirituelles et les dilemmes moraux. Dostoïevski y dépeint une humanité complexe, tiraillée entre le bien et le mal, la foi et le doute, l’utopie et la réalité.
Ces œuvres, bien que variées dans leurs récits, forment un ensemble cohérent qui interroge la condition humaine dans toute sa profondeur et la civilisation humaine dans toutes contradictions.
Je recommande les œuvres de Fiodor Dostoïevski à tous ceux qui souhaitent s’immerger dans la profondeur et la richesse de la littérature russe.
7. Recommandations
Je recommande les œuvres de Fiodor Dostoïevski à tous ceux qui souhaitent s’immerger dans la profondeur et la richesse de la littérature russe.
Ses romans, empreints des incertitudes philosophiques et existentiels, offrent une plongée unique dans les tourments de l’âme humaine et les dilemmes moraux universels.
L’Adolescent et Les Frères Karamazov, en particulier, sont des chefs-d’œuvre fascinants qui captivent par leur complexité et leur intensité émotionnelle.
Cependant, leur lecture exige passion, temps, dévouement et, surtout, un amour sincère pour la littérature, car ces près de 2 000 pages ne se révèlent pleinement qu’à ceux qui s’y engagent avec patience et réflexion.
L'influence globale de Dostoïevski sur la littérature.
8. Les influences de Fiodor Dostoïevski (Par Boubacar Diallo)
Je partage une addition de cette revue par les analyses que mon ami Boubacar Diallo, a eu l’amabilité d’ajouter. Boubacar, comme je l’avais introduit ci-dessus, est un fin connaisseur des Œuvres de Fiodor Dostoïevski. Il nous offre un plus avec l’influence de l’auteur dans le monde littéraire. L’influence de Dostoïevski est globale comme on peut le découvrir sur cette liste.
Influence et réception de Fiodor Dostoïevski
L’œuvre de Fiodor Dostoïevski a exercé une influence majeure sur la littérature, la philosophie et la psychologie, marquant profondément des générations de penseurs et d’écrivains. Son exploration des dilemmes moraux, de la spiritualité et des profondeurs de l’âme humaine a transcendé les époques et les frontières, inspirant des figures majeures des XIXe et XXe siècles.
A- Influence littéraire
Friedrich Nietzsche: Nietzsche voyait en Dostoïevski un « psychologue incomparable » et reconnaissait sa capacité unique à explorer les abîmes de l’âme humaine. Les idées de culpabilité, de rédemption et de la lutte intérieure présentes dans les œuvres de Dostoïevski ont résonné avec la philosophie nietzschéenne, notamment dans des concepts comme la volonté de puissance et le nihilisme.
Albert Camus: Camus considérait « Les Frères Karamazov » comme un chef-d’œuvre et voyait en Dostoïevski un précurseur de l’existentialisme. Le Grand Inquisiteur l’a particulièrement marqué dans son exploration des tensions entre foi, liberté et pouvoir. Camus, dans Le Mythe de Sisyphe et L’Homme révolté, dialogue indirectement avec les idées de Dostoïevski sur l’absurde et la révolte humaine.
Jean-Paul Sartre: Sartre, bien qu’ambivalent à l’égard de Dostoïevski, a été influencé par sa manière d’aborder la liberté individuelle et les dilemmes moraux. Les conflits intérieurs de personnages comme Raskolnikov (Crime et Châtiment) et Ivan Karamazov (Les Frères Karamazov) se retrouvent dans les interrogations sartriennes sur la responsabilité et le libre arbitre.
Marcel Proust: Proust admirait Dostoïevski pour sa capacité à sonder les motivations les plus secrètes des individus. L’analyse psychologique des personnages de Dostoïevski a influencé le style introspectif et analytique de Proust dans « À la recherche du temps perdu ».
Franz Kafka: Kafka partageait avec Dostoïevski une fascination pour les dilemmes moraux, les situations absurdes et les conflits internes. Ses œuvres, comme « Le Procès et La Métamorphose », portent des échos de l’atmosphère oppressante et des tourments psychologiques explorés par Dostoïevski.
B- Influence philosophique
Sigmund Freud: Freud considérait Dostoïevski comme un précurseur de la psychanalyse. Dans son essai Dostoïevski et le parricide, il analyse « Les Frères Karamazov » comme une illustration des pulsions inconscientes, notamment le complexe d’Œdipe. Freud voyait aussi en Dostoïevski un écrivain capable de représenter les conflits entre le moi, le surmoi et le ça, concepts fondamentaux de sa théorie psychanalytique.
Karl Jaspers: philosophe existentialiste, Jaspers admirait Dostoïevski pour sa capacité à poser des questions fondamentales sur la liberté, la foi et la condition humaine. Il voyait ses romans comme des explorations philosophiques déguisées en fictions.
Lev Shestov: ce philosophe russe a consacré une partie de son œuvre à Dostoïevski, qu’il considérait comme un écrivain de l’angoisse et du tragique. Shestov interprétait les romans de Dostoïevski comme des critiques de la rationalité et des appels à une foi transcendante.
C- Réception internationale
Russie: bien qu’il ait été contesté de son vivant, notamment par les cercles progressistes, Dostoïevski est aujourd’hui considéré comme l’un des piliers de la littérature russe. Ses œuvres sont enseignées dans les écoles et célébrées pour leur profondeur spirituelle et psychologique.
Europe: en France et en Allemagne, Dostoïevski fut découvert au XIXe siècle grâce à des traductions, mais c’est au XXe siècle qu’il devint une figure centrale, notamment grâce à des penseurs comme Camus, Sartre et Freud.
États-Unis: Dostoïevski a influencé des écrivains américains comme William Faulkner, qui le considérait comme un modèle pour son exploration de la conscience humaine. Ses œuvres continuent d’être étudiées dans les départements de littérature et de philosophie.
Asie: au Japon, Dostoïevski a eu un impact majeur sur des écrivains comme Yukio Mishima et Haruki Murakami, qui ont été fascinés par ses thématiques universelles et ses personnages tourmentés.
To my fellow English readers, happy reading, and may you find as much pleasure as wisdom in these classics as I did, and millions of readers have for generations
English readers - Dostoevsky translated by Constance Garnett
To my fellow English readers, I recommend the English-language versions of "The Brothers Karamazov" and "The Idiot," both translated by Constance Garnett. Although I have not read the English versions yet, they are renowned translations that capture the essence of Dostoevsky’s profound works.
Happy reading, and may you find as much pleasure as wisdom in these classics as I did, and millions of readers have for generations.
Références
- Dostoïevski vu par deux écoles de traduction opposées
- Biographie de Fiodor Dostoïevski
- Biographie de Nikolay Nikolayevich Strakhov (1828-1896) était un philosophe, publiciste, journaliste
- «Dostoïevski, un écrivain dans son temps»: dans la tête de Dostoïevski
- Fiodor Dostoïevski Biographie et Litterature
End Notes
- Certaines sources disent le 30 octobre 1821.
- Selon une autre source, il aurait été arrêté en 1848.
Aliou Niane est un citoyen guinéen diplômé de Suffolk University – Global MBA dans l’État du Massachusetts et une licence en Gestion-économie rurale de l’université de Wonsan en Corée du Nord. Il a découvert l’amour de l’informatique au Japon. Il est un produit de la faculté d’agronomie de Dubréka en Guinée.
Aliou travaille pour Black Duck Inc., une société américaine de conception des logiciels de sécurité des applications (AppSec). Aliou a également travaillé pour IBM, DELL/EMC, Hitachi et Ricoh Co. Ltd, au Japon, en Hollande et en Angleterre.
Il parle le français, l’anglais, le japonais, le coréen et deux langues guinéennes. Il aime la lecture et le voyage pour découvrir de nouveaux pays et de nouvelles cultures.